USB-C : la norme universelle est-elle en train de s’effondrer ?

L'USB-C, introduit comme une solution unique pour charger, transférer des données et connecter des périphériques, aurait dû simplifier l’univers des câbles et des ports. Pourtant, plus de dix ans après son lancement, cette norme semble être tombée dans une multitude de spécifications et de versions incompatibles. Cette complexité, exacerbée par des différences de prise en charge entre les fabricants, crée une confusion persistante parmi les consommateurs et les professionnels. Cet article revient sur les efforts de Microsoft pour corriger cette situation et les défis auxquels elle fait face.

Une norme puissante mais fragmentée

L'USB-C a été conçu pour centraliser un grand nombre de fonctionnalités dans un seul type de connecteur. Charge, transfert de données, vidéo, et même support pour les périphériques PCIe : sur le papier, il paraissait être une avancée majeure dans la simplification des connexions. Cependant, en pratique, les consommateurs se retrouvent confrontés à des ports et des câbles aux capacités diverses, parfois même sur des appareils identiques.

Les vitesses de transfert de données, les protocoles de charge et les capacités d'affichage varient d’un appareil à l’autre. Ce manque d’harmonisation est l'un des plus grands obstacles à l'universalisation du port USB-C. Par ailleurs, les spécifications de l'USB-C sont nombreuses, avec des variantes telles que USB 2.0, USB 3.2, Thunderbolt, et USB4, chacune offrant des performances distinctes. Cette confusion est exacerbée par l’absence de standards uniformes et la mauvaise communication sur les possibilités des ports.

Vous pensiez que l’USB-C, c’était simple ? 😅
Il existe des USB-C qui ne chargent pas, ne transfèrent pas vite ou n'affichent rien.
Bonne nouvelle : Microsoft va enfin y mettre de l’ordre.
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— Jerome Colombain | Monde Numérique (@JeromeColombain) June 5, 2025

Par exemple, un même port USB-C peut supporter des vitesses de données allant de 0.48 Gbit/s (USB 2.0) à 40 Gbit/s (Thunderbolt 3), mais il est souvent difficile de savoir précisément ce que chaque modèle peut faire. De plus, les câbles, parfois mal étiquetés ou de mauvaise qualité, compliquent davantage la tâche. Cela génère frustration et confusion parmi les utilisateurs, qui ne savent pas toujours quel accessoire ou chargeur est compatible avec leur équipement.

Microsoft : une tentative d'harmonisation avec WHCP

Face à ce chaos, Microsoft a pris l'initiative de contraindre les fabricants d'ordinateurs à respecter des spécifications minimales via le programme Windows Hardware Compatibility Program (WHCP). L’objectif de cette nouvelle norme est de garantir que chaque port USB-C d’un appareil Windows puisse exécuter trois fonctions essentielles : la charge, le transfert de données et l'affichage. À travers cette initiative, Microsoft espère réduire la confusion sur les fonctionnalités des ports USB-C et améliorer l’expérience utilisateur.

Dans le cadre du WHCP, les fabricants devront s’assurer que leurs appareils respectent ces exigences de base, tout en permettant des vitesses de transfert et des niveaux d’alimentation compatibles avec les standards modernes. Cependant, ces nouvelles règles ne s’appliquent pour l'instant qu’aux ordinateurs portables et tablettes fonctionnant sous Windows, et ne prennent pas en compte des détails cruciaux comme les tensions ou les watts spécifiques pour la charge.

Microsoft a également intégré des contrôleurs certifiés USB-IF pour assurer une meilleure compatibilité et offrir un accès à des mises à jour régulières des pilotes via Windows Update. Bien que cette initiative soit un pas dans la bonne direction, elle ne met pas fin à la fragmentation des spécifications USB-C, qui persiste entre les différents types de périphériques. Les consommateurs pourront ainsi espérer une meilleure uniformité, mais cette standardisation, bien que bienvenue, reste limitée à l'écosystème Windows et ne résout pas tous les problèmes de compatibilité entre les produits d’autres plateformes.