Imaginez que votre Switch cesse de fonctionner définitivement après une simple modification. C’est ce que Nintendo envisage pour contrer la piraterie. La firme nippone vient de mettre à jour ses conditions d’utilisation pour inclure la possibilité de briquer les consoles piratées. Mais jusqu’où peut-elle aller ?
Nintendo annonce une mesure radicale : peut-on vraiment briquer la Switch ?

Nintendo a récemment mis à jour ses conditions d’utilisation pour avertir les utilisateurs que toute modification non autorisée de ses consoles, notamment la Switch, pourrait entraîner leur désactivation permanente. Cette politique vise à lutter contre la piraterie et la modification de consoles qui affecte les ventes de jeux. Depuis la mise à jour de ses conditions d’utilisation en mai 2025, la société a renforcé ses moyens pour décourager la modification de ses appareils et protéger ses produits numériques.
Une nouvelle politique contre le piratage des consoles
Depuis sa sortie en 2017, la Nintendo Switch a rapidement attiré les bidouilleurs, notamment en raison d'une faille matérielle qui permet d'installer des logiciels non autorisés sur la console. Ces modifications permettent d’utiliser des émulateurs, des jeux piratés ou d'autres applications non disponibles sur l'eShop. En réponse, Nintendo a régulièrement mis en place des mesures pour restreindre ces pratiques, telles que le bannissement des consoles modifiées des serveurs Nintendo ou des interdictions de connexion.
Cependant, la dernière mise à jour de la politique de la marque va plus loin : Nintendo s'arroge désormais le droit de rendre une console inutilisable de manière permanente. La société indique qu'elle pourra désactiver totalement ou partiellement les consoles modifiées, rendant impossible leur démarrage. Cette politique se distingue des mesures précédentes, qui se limitaient principalement à interdire l'accès aux services en ligne. L'entreprise américaine justifie cette approche en raison des pertes financières causées par le piratage, tout en cherchant à protéger ses jeux et ses services.
Nintendo says it could brick Switch systems if users “bypass, modify, decrypt, defeat, tamper with” their games in updated agreement https://t.co/WHNoaj8HLd pic.twitter.com/vQYu9jettM
— Nintendo Everything (@NinEverything) May 9, 2025
Les implications juridiques et la réaction des consommateurs
Cette nouvelle politique soulève plusieurs questions juridiques, notamment sur la légalité d'une telle mesure. En effet, l’installation de logiciels non autorisés, bien qu’interdite par Nintendo, ne concerne pas uniquement les jeux piratés, mais également des applications comme des émulateurs ou des thèmes pour personnaliser l'interface de la Switch. Si l'installation de jeux volés est évidement répréhensible, des modifications moins intrusives, comme l'ajout de fonctionnalités ou l'utilisation d'un émulateur, pourraient être perçues par certains utilisateurs comme une simple personnalisation de leur console.
La décision de la firme de pouvoir briquer une console suscite des inquiétudes concernant la propriété du produit. Une fois la console modifiée, l'utilisateur risque de perdre l'accès à son matériel, malgré le fait qu'il ait payé pour celui-ci. Si certaines décisions judiciaires antérieures ont donné raison aux consommateurs dans des cas similaires, notamment dans des affaires de jailbreak sur smartphones, la question de savoir si cette politique est légale pour les consoles de jeu reste ouverte.
Cette mesure de Nintendo pourrait aussi engendrer une réaction des organismes de protection des consommateurs, particulièrement en Europe, où les lois sont plus strictes en matière de droit à la propriété. Si la jurisprudence venait à soutenir les droits des consommateurs sur les produits qu'ils ont achetés, Nintendo pourrait être confrontée à des défis juridiques.