Et si votre abonnement Netflix vous coûtait bientôt plus cher, sans que la plateforme ne change rien à son offre ? Derrière cette hausse possible, une bataille commerciale transatlantique se joue entre Bruxelles et Washington. Les géants du numérique américain pourraient bien en faire les frais… et les abonnés aussi.
Netflix et les plateformes américaines bientôt plus chères en France ?
Netflix et d'autres géants du numérique américain pourraient bientôt coûter plus cher aux abonnés français. En cause : la riposte que prépare l’Union européenne face aux surtaxes imposées par les États-Unis. Pour ne pas fragiliser ses propres industries, Bruxelles envisage de cibler les services numériques, souvent jugés peu imposés en Europe. Une telle mesure, encore en discussion, pourrait avoir un impact direct sur le prix des abonnements, dans un contexte où les hausses tarifaires sont déjà fréquentes.
Les services numériques dans le viseur de l’union européenne
Le 13 avril, Éric Lombard a confirmé sur BFMTV que les services numériques américains figuraient parmi les cibles potentielles d’une riposte européenne aux droits de douane de 10 % décidés par les États-Unis. Ces mesures tarifaires, appliquées aux importations, concernent principalement les produits chinois, mais le ministre a souligné que l’Europe n’était pas épargnée. Pour préserver ses propres intérêts économiques, l’Union européenne cherche une réponse ciblée qui évite de pénaliser ses filières industrielles ou ses consommateurs.
Dans cette optique, les plateformes américaines, déjà souvent critiquées pour leur faible imposition en Europe, apparaissent comme des cibles naturelles. Si ces services étaient taxés, le coût serait mécaniquement répercuté sur les abonnés. « Un droit de douane, quels que soient les secteurs ciblés, augmente les prix des biens et services », a rappelé le ministre. À ce stade, aucune décision n’a encore été arrêtée, mais l’éventualité d’une augmentation mensuelle de plusieurs euros sur les abonnements n’est pas exclue.
Conseil des entreprises face aux droits de douane américains: "On va dialoguer de façon très ouverte", indique Éric Lombard pic.twitter.com/ej3A21vWO0
— BFM Business (@bfmbusiness) April 14, 2025
Un équilibre fragile entre négociation et représailles
Actuellement, l’Union européenne bénéficie d’un sursis de 90 jours décrété par Washington avant que les nouvelles surtaxes ne s’appliquent pleinement à l’ensemble des partenaires commerciaux, hors Chine. Cette trêve temporaire laisse aux 27 États membres une fenêtre pour affiner leur stratégie. « Nous nous donnons un peu de temps », a déclaré Éric Lombard, en évoquant la nécessité de trouver un équilibre entre fermeté et volonté de négociation.
L’objectif affiché est de parvenir à un accord commercial stable avec les États-Unis, basé sur une suppression réciproque des taxes. Néanmoins, la Commission européenne n’exclut pas de « frapper fort » si aucun compromis n’est trouvé. Le ministre a prévenu : « Si nous n’y arrivons pas, nous allons frapper les importations venant des États-Unis ». En attendant, les discussions se poursuivent notamment autour des contours précis des mesures potentielles. Il reste à savoir si cette guerre commerciale larvée se traduira, dans les faits, par une augmentation sensible du coût des services numériques pour les consommateurs français.