Laser chinois : ils déchiffrent des lettres minuscules à 1,3 km… sans zoom

Imaginez qu’un simple faisceau laser puisse lire un texte plus petit qu’un ongle… à plus d’un kilomètre. Des chercheurs chinois viennent de démontrer cette prouesse technologique avec une précision inédite. Déroutant, impressionnant, mais surtout bien réel : voici comment cette avancée pourrait changer la surveillance à distance.

Par Zineb Mouhoubi Modifié le 28/05/2025 à 15:09
Laser Chinois
Laser chinois : ils déchiffrent des lettres minuscules à 1,3 km… sans zoom - Crédit : Canva © Point GPhone

Une équipe de scientifiques chinois vient de franchir un cap majeur dans le domaine de l’imagerie optique longue distance grâce à un laser révolutionnaire. Grâce à une méthode fondée sur l’interférométrie d’intensité active, les chercheurs ont démontré qu’il est possible de lire des caractères de 1 millimètre depuis une distance de 1,36 kilomètre. Publiée dans Physical Review Letters, cette innovation repose sur l’utilisation coordonnée de lasers multiples et de télescopes synchronisés, ouvrant la voie à de nouvelles applications en observation à très haute résolution.

Un système fondé sur l’interférométrie d’intensité et la lumière laser

Le dispositif développé par l’Université des sciences et technologies de Chine s’inspire d’une technique jusqu’ici réservée à la radioastronomie : l’interférométrie d’intensité. À la différence des méthodes traditionnelles qui analysent les amplitudes ou les phases lumineuses, cette approche mesure les fluctuations d’intensité de la lumière détectée par plusieurs capteurs, ce qui la rend résistante aux turbulences atmosphériques et aux défauts optiques.

Dans leur expérimentation en extérieur, les chercheurs ont utilisé plusieurs émetteurs laser indépendants pour produire une source lumineuse dite « thermique » artificielle, pointée vers une cible composée de caractères d’une taille de 1 mm. Deux télescopes distincts ont ensuite capté l’intensité de la lumière réfléchie par l’objet. Par comparaison croisée des signaux, une reconstruction visuelle de la cible a été rendue possible, atteignant une résolution quatorze fois supérieure à celle d’un télescope isolé.

Des performances inédites, mais une technologie encore contraignante

Les performances observées représentent une avancée significative pour l’imagerie optique de précision à longue distance. Jusqu’à présent, obtenir une telle résolution aurait exigé un système doté d’une ouverture unique extrêmement large, difficilement réalisable en pratique. Selon Paul McManamon, directeur technique de l’Institut de communications optiques et lidar de l’Université de Dayton, « en combinant plusieurs récepteurs distants, on atteint une résolution comparable à celle d’un très grand télescope, avec certaines limites de fréquence spatiale ».

Malgré ses atouts, cette méthode implique une illumination active de la cible, ce qui limite son usage dans des contextes nécessitant discrétion ou furtivité. Elle est donc inadaptée à des scénarios d’espionnage, mais pourrait s’avérer utile dans des domaines comme la surveillance de structures, l’observation de la faune ou l’étude de phénomènes naturels à distance.

Les travaux de cette équipe s’inscrivent dans une dynamique plus large d’innovation en optique quantique et super-résolution, impliquant des chercheurs de renom comme Jian-Wei Pan et Frank Wilczek, prix Nobel de physique.

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