Des étiquettes RFID, fixées sur des palettes et conçues pour stocker et transmettre des données à distance, ont perturbé le réseau mobile des opérateurs Free Mobile, Orange, SFR et Bouygues Telecom dans une commune de l’Hérault. L’ANFR a mené une enquête pour éclaircir cette situation.
Des étiquettes RFID perturbent les réseaux 3G et 4G dans le sud de la France
Des interférences inattendues sur les réseaux 3G et 4G des principaux opérateurs français Free Mobile, Orange, SFR et Bouygues Telecom ont récemment été attribuées à un coupable surprenant : des étiquettes RFID. Ces petites technologies, couramment utilisées pour le suivi des marchandises, ont provoqué d’importants dysfonctionnements dans la région de l’Hérault.
Des perturbations mystérieuses à Vendargues
À Vendargues, près de Montpellier, des utilisateurs de téléphones mobiles ont signalé des problèmes de connectivité inhabituels. Ces perturbations affectaient spécifiquement la bande de fréquence des 900 MHz, largement utilisée pour les communications 3G et 4G. Une enquête approfondie menée par l’Agence nationale des fréquences (ANFR), chargée de gérer et de protéger le spectre radio en France, a révélé une cause inattendue.
L’enquête de l’ANFR a mis en lumière une découverte étonnante : des étiquettes RFID passives intégrées dans des palettes en plastique perturbaient les réseaux mobiles à proximité. Conçues pour suivre les marchandises, ces étiquettes comportent une antenne et une puce électronique qui, lorsqu’elles sont exposées à des champs électromagnétiques, réfléchissent des signaux pour transmettre des données.
Dans ce cas précis, les antennes relais des opérateurs activaient les étiquettes, qui émettaient alors des signaux de manière anarchique, perturbant la bande des 900 MHz utilisée par Orange, SFR, Free Mobile et Bouygues Telecom. Ce phénomène découle d’un couplage inattendu entre les signaux radio et la technologie RFID, notamment à cause d’interactions liées à l’intermodulation passive.
Quand une cage de Faraday devient indispensable
Pour résoudre le problème, les palettes incriminées ont été déplacées dans un bâtiment métallique agissant comme une cage de Faraday, bloquant ainsi toute interférence électromagnétique. Cette solution simple a permis de rétablir la stabilité des réseaux dans la zone concernée.
L’ANFR a rappelé que les utilisateurs de systèmes RFID sont légalement responsables du bon fonctionnement de leurs équipements. En cas de non-respect des fréquences allouées, des sanctions importantes peuvent être appliquées.
Cet incident illustre l’importance cruciale de la compatibilité et d’une gestion rigoureuse des fréquences dans un écosystème technologique de plus en plus interconnecté. Alors que la technologie RFID se généralise, il devient impératif d’assurer sa coexistence harmonieuse avec d’autres systèmes de communication afin d’éviter de nouvelles perturbations.
L’exemple de Vendargues montre comment un détail technologique apparemment mineur peut avoir des répercussions majeures sur les infrastructures critiques, renforçant ainsi la nécessité de surveiller attentivement l’impact des nouvelles technologies.