Une tempête secoue l’IA : OpenAI accuse DeepSeek d’avoir utilisé ses modèles pour entraîner son propre chatbot. La startup chinoise a-t-elle copié ChatGPT ? Meta et la Silicon Valley s’inquiètent, tandis que DeepSeek bouscule l’équilibre du marché. Qui sortira vainqueur de cette guerre technologique ?
DeepSeek face aux accusations : a-t-il vraiment copié OpenAI ?

La startup chinoise DeepSeek, soutenue par le fonds High-Flyer Capital Management, est au cœur d’une polémique. OpenAI l’accuse d’avoir utilisé ses propres modèles pour entraîner son IA, tandis que Meta mobilise des équipes d’ingénieurs pour analyser cette avancée. Cette montée en puissance bouscule les leaders américains du secteur. Face à ces tensions croissantes et aux réactions contrastées des géants de la tech, cette nouveauté représente-t-il une simple avancée technologique ou une véritable menace pour l’équilibre du marché de l’intelligence artificielle ?
DeepSeek, un acteur qui bouscule l’équilibre du marché
L’arrivée de DeepSeek, une intelligence artificielle développée en Chine, marque un tournant dans la concurrence sur le marché de l’IA générative. Financée par le fonds d’investissement High-Flyer Capital Management, cette dernière a récemment dévoilé son modèle R1, présenté comme une alternative performante et économique aux IA existantes comme ChatGPT d’OpenAI et Llama de Meta.
Par ailleurs, l'entreprise affirme que son IA atteint des performances comparables aux meilleurs modèles du marché, mais avec un coût d’exploitation nettement inférieur. Cette annonce a eu un impact immédiat sur le secteur : l’action de Nvidia, principal fournisseur de processeurs IA, a chuté de 17 % après la révélation des avancées de DeepSeek, selon iPhon.fr.
Face à cette percée, les grandes entreprises américaines adoptent des stratégies opposées. OpenAI accuse DeepSeek de plagiat, tandis que Meta mobilise ses équipes pour analyser la technologie chinoise et tenter d’en tirer des enseignements.
OpenAI soupçonne DeepSeek d’avoir copié ses modèles
Selon OpenAI, cette IA aurait utilisé une technique appelée distillation pour entraîner son modèle en exploitant les sorties de ChatGPT. Cette méthode est couramment utilisée dans l’IA pour améliorer un modèle en le nourrissant des résultats générés par un autre, mais OpenAI estime que DeepSeek a franchi une limite inacceptable en se basant directement sur ses modèles propriétaires.
L’affaire a pris une tournure politique, avec des déclarations officielles aux États-Unis. David Sacks, conseiller de la Maison-Blanche pour l’IA, a affirmé sur Fox News qu’il existe des « preuves substantielles » que l'entreprise chinoise a utilisé les modèles d’OpenAI pour concevoir son propre chatbot.
OpenAI n’a pas encore engagé de poursuites, mais cette situation pourrait entraîner un durcissement des réglementations sur l’utilisation des modèles IA et une protection accrue des données d’entraînement utilisées par les grandes entreprises américaines.
Microsoft 9 Hours Ago: DeepSeek illegally stole OpenAI's intellectual property.
Microsoft Now: DeepSeek is now available on our AI platforms. pic.twitter.com/CBoQEbCAKt
— The Kobeissi Letter (@KobeissiLetter) January 29, 2025
Meta tente de comprendre les avancées de DeepSeek
Contrairement à OpenAI, Meta ne s’alarme pas publiquement, mais prend très au sérieux l’arrivée de DeepSeek. Selon un rapport de The Information, Mark Zuckerberg a mis en place quatre équipes d’ingénieurs, appelées « war rooms », pour analyser les innovations de l’IA chinoise.
Ces équipes ont des missions distinctes :
- Deux d’entre elles cherchent à comprendre comment la firme chinoise a réduit ses coûts d’entraînement et d’exploitation, dans l’objectif d’optimiser la future version de Llama.
- Une autre enquête sur les données utilisées pour entraîner son IA, afin d’évaluer si elles pourraient être utilisées pour améliorer les modèles de Meta.
- La dernière explore les architectures employées par DeepSeek et leurs éventuelles applications pour Meta.
Lors d’une conférence téléphonique, Mark Zuckerberg a minimisé son impact sur Meta, affirmant que ses équipes restaient confiantes dans leur stratégie IA et que la sortie de Llama 4 était toujours prévue pour début 2025. Meta a également annoncé un investissement de 65 milliards de dollars dans l’IA pour renforcer son infrastructure et poursuivre le développement de modèles toujours plus performants.
Vers un nouveau rapport de force dans l’IA ?
L’arrivée de cet outil intelligent ouvre un nouveau chapitre dans la concurrence mondiale sur l’intelligence artificielle. D’un côté, OpenAI pourrait chercher à protéger ses modèles contre l’exploitation non autorisée, tandis que Meta adopte une approche plus pragmatique, tentant d’exploiter les innovations chinoises pour renforcer ses propres solutions.
Cette montée en puissance de l’IA chinoise soulève aussi des questions sur la répartition des investissements dans le secteur. Alors que les entreprises américaines investissent des centaines de milliards de dollars dans l’IA, DeepSeek prouve qu’il est possible de concevoir des modèles performants à moindre coût, ce qui pourrait forcer les acteurs établis à revoir leurs stratégies.
L’avenir dira si OpenAI prendra des mesures légales contre DeepSeek ou si Meta parviendra à intégrer certaines de ses avancées dans ses propres modèles. Une chose est sûre : la compétition dans l’IA n’a jamais été aussi intense.