Le CFPB poursuit Capital One, accusée de priver ses clients de 2 milliards de dollars d’intérêts en les maintenant dans des comptes à faible rendement (0,30 %) tout en proposant discrètement des comptes à 4,35 %. La banque rejette ces accusations, dénonçant une action politique. Le litige soulève des questions sur la transparence bancaire.
Une grande banque accusée d’avoir escroqué ses clients de 2 milliards de dollars

Le Consumer Financial Protection Bureau (CFPB) a lancé une attaque retentissante contre Capital One, l’une des plus grandes banques des États-Unis. Le gendarme financier accuse l’institution de pratiques douteuses ayant privé ses clients de plus de 2 milliards de dollars en intérêts sur leurs comptes d'épargne. Ce procès intervient dans un contexte de tensions accrues entre les régulateurs et les géants bancaires.
Des comptes d'épargne trompeurs
Selon le CFPB, Capital One aurait utilisé des tactiques douteuses pour maintenir ses clients dans des comptes à faible rendement, les 360 Savings, tout en réservant les avantages des nouveaux comptes 360 Performance Savings à une clientèle informée. La différence est flagrante : alors que les anciens comptes plafonnaient à 0,30 %, les nouveaux proposaient un rendement atteignant 4,35 %. Les critiques dénoncent une volonté délibérée de la banque de maintenir ses clients dans l’ignorance.
Le directeur du CFPB, Rohit Chopra, n’a pas mâché ses mots : « Capital One a trahi la confiance des familles américaines en leur faisant miroiter des promesses qu'elle n'a pas tenues. »
Une défense controversée de Capital One
Face à ces accusations, Capital One a réagi en dénonçant une attaque politique. Dans un communiqué relayé par l’Associated Press, la banque s'est dite « profondément déçue par la poursuite d'une telle action en fin de mandat ». Elle affirme également que ses produits sont disponibles pour tous les clients, sans restrictions majeures. Une défense qui, pour l'instant, semble loin de convaincre l'opinion publique.
Cette affaire met en lumière des pratiques souvent critiquées dans l'industrie financière : noms similaires entre produits, manque de transparence et conflit d’intérêts. Le CFPB espère, par ce procès, forcer la banque à indemniser ses clients et à mettre fin à ces pratiques controversées.
Ce dossier pourrait marquer un tournant dans la manière dont les banques sont tenues responsables de leurs pratiques commerciales. La bataille juridique qui s’annonce sera sans doute suivie de près par les consommateurs et les experts du secteur.